Nos inquiétudes... et celles des autres !

Quand on devient maman, nombreuses sont les remarques désobligeantes (pour être polie) que l'on entend au sujet de son propre enfant, et de la manière qu'on a de l'éduquer.
Je me rend compte aujourd'hui que j'ai encore du mal à me défaire des inquiétudes des autres.
Jusqu'à récemment, je n'avais d'ailleurs pas conscience que les inquiétudes des autres ne sont pas forcément les miennes ! Vous imaginez, un peu, le bagage émotionnel que je portais constamment?



Par exemple, j'ai, dans mon entourage, une professionnelle chevronnée de la petite enfance.
Jusqu'au trois ans de Ptiloup, je la voyais régulièrement, et je lui accordais beaucoup de crédit (sans en avoir forcément toujours conscience).
Au début de notre rencontre, elle observait beaucoup Ptiloup, et m'avait dit, à plusieurs reprises : qu'il était timide, que c'était vraiment dommage qu'il ne joue pas avec les autres enfants, mais que sûrement que le contact aux autres allait se faciliter avec le temps...
A l'époque, Ptiloup avait 15 mois, nous venions de déménager, et ni lui ni moi ne connaissions grand monde dans notre nouvel environnement.
Ces paroles se voulaient peut-être rassurantes (encore que... je ne lui avais rien demandé, et à son ton, cela ressemblait à des inquiétudes... Ses inquiétudes !) mais je les ai prises à cœur.
Ayant été une grande timide lorsque j'étais petite, j'ai eu très peur qu'il le soit également, et qu'il en souffre.

Je me suis mise à me mettre la pression, et à mettre la pression à Ptiloup, pour qu'il aille vers les autres. Je crois que je lui en ai même voulu d'être timide. J'aurais aimé être fière de lui, qu'il ne soit pas comme moi.
En gros, j'ai eu des attentes inaccessibles vis-à-vis de mon fils, et il m'a déçue...
Sauf qu'il faut dire qu'à 15 mois, rares sont les enfants qui jouent AVEC d'autres enfants. Ils jouent souvent A COTE, mais n'ont pas vraiment de réelles interactions.
D'autre part, n'est-ce pas naturel qu'un enfant (... ou plutôt qu'une personne, enfant ou adulte !!), lorsqu'il arrive dans une nouvelle ville, ne soit pas extraverti?

De grosses remises en questions de ma part. Je n'ai pas envie que mon fils sente qu'il me déçoit, ni qu'il m'inquiète.
Je n'ai, en effet, rien à attendre de lui : un enfant doit emprunter le chemin qu'il souhaite, se sont les parents qui doivent s'adapter à lui... non?
Je n'ai donc pas à être déçue de lui. Ni inquiète.
Avec tout le travail que j'ai fait, et que je fais, sur moi, toutes les lectures, toutes les conférences, je n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu (comment je peux??) ne pas faire confiance à mon fils. Il est si capable ! Il m'impressionne tant !
Alors, de quoi ai-je peur?
Voilà un gros travail que j'ai à faire sur moi-même. Je pense que c'est une réflexion que j'aurai toute ma vie : je devrai sans doute me retenir très souvent de lui faire certaines remarques, d'avoir certains comportements...

1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup ce que vous avez écrit et qui résonne en moi. Se détacher des regards/jugements/conseils des autres est un mal nécessaire je pense pour se connaître en tant que maman et accompagner son enfant. Le mien crie et tape, j'ai honte parfois, l'impression d'avoir raté quelque chose et d'être jugée. Je suis inquiète aussi. Mais nos inquiétudes ne sont finalement que des projections. Profitons de l'instant T. et comme vous le dites ayons confiance en notre enfant

    RépondreSupprimer