Pour moi, bloguer est un vrai plaisir : un moment où je peux m'évader, poser mes idées à plat, réfléchir et mettre de l'ordre dans ma tête.
Par contre, en ce qui concerne les réseaux sociaux, je suis plus mitigée : bien qu'ils me soient presque addictifs, j'en ressort quasiment toujours frustrée, mal à l'aise.
Par exemple :
- Mon fils de 18 mois a été diagnostiqué haut potentiel
- Ma poupette de 14 mois, a passé 1h51 sur cette activité
- ChairDeMaChair est un girafon
- Mon loulou sait déjà aller sur le pot, tu devrais essayer de faire comme moi [...]
Il y a également une sorte d'étalage des aménagements que les parents font pour leurs enfants : table lumineuse, petit lavabo et coin "hygiène" dans la salle de bain, tour d'observation, modules de motricité, lit "cabane" soit disant très montessorien (en fait, il n'en est rien), peau de bébé animal pour poser son propre bébé dessus, tipi... mais aussi et surtout les achats de matériel qui font que ton salon ressemble à une école Montessori 3-6 ans.
Au départ, je m'étais inscrite sur ces groupes facebook pour approfondir mes connaissances sur l'éducation positive, sur la pédagogie Montessori, et pour trouver des idées d'activités. J'étais nouvelle maman, je découvrais les pédagogies alternatives, et j'étais avide d'en savoir plus !
Or, facebook est devenu une sorte de vitrine : c'est à celle/celui qui aura le plus de gadgets tape-à-l’œil, ou qui aura l'enfant qui parait le plus intelligent.
Une compétition effrénée se joue entre les parents.
Ce qui me surprend, et que je n'arrive pas encore à comprendre, c'est que je continue à y aller !!! Je ne comprend pas cette sorte d'addiction que je ressens, qui ne me rend pas heureuse pour autant !
Eh oui, mince alors !
Exemple : mon fils est d'une banalité consternante : alors que j'ai suivi une formation Montessori, il a souvent boudé mes plateaux d'activités.
J'avais beau lui acheter du matériel Montessori, il n'y a pas été aussi réceptif que je l'espérais.
Sa passion : jouer avec ses petites voitures, toute la journée.
Alors, certes, je comprend que cela fasse plaisir aux parents d'étaler les compétences de leurs enfants, ou les jouets derniers-cris qu'ils viennent d'acheter (... peut-être même que je le fais à travers ce blog?? 'faut que je réfléchisse sur ça, tiens !)
Mais j'ai l'impression que cela devient extrême : beaucoup de témoignages sont ostensiblement exagérés (exemple : un enfant ne peut pas être diagnostiqué HP à 18 mois !)
Est-ce également une manière de se rassurer? De mettre son enfant dans une belle petite case, de lui coller une jolie étiquette sur le front? De montrer aux autres que notre enfant est mieux que le leur, qu'on réussit mieux qu'eux?
Je me dis que mes enfants ne doivent pas être victimes de toute la pression que je pourrais leur mettre, si je rentrais dans le jeu de la compétition.
Les enfants sont si fragiles : ils n'ont pas le recul nécessaire pour comprendre que cela n'est qu'une affaire d’ego d'adulte. Comment pourraient-ils vivre tout cela de manière épanouissante?
Aujourd'hui, je me lance le défi d'accepter mes enfants tel qu'ils sont, et surtout de les suivre sur leurs propres chemins de vie. De ne pas les influencer en leur imposant des activités qui les rebutent. Je continue par exemple à proposer à Ptiloup, certes, des jouets autres que des petites voitures : libre à lui d'en disposer... ou pas !
Je ne veux pas, en aucun cas, que mes enfants aient des complexes à cause de mon orgueil (parce que oui, je suis très orgueilleuse !). J'aimerais tellement qu'ils se sentent capable, "normaux", et surtout qu'ils suive leurs propres voies avec plaisir !
N'est-ce pas, au final, notre rôle de parents?
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