J'ai été victime de harcèlement

Cet article, j'ai mis longtemps à me décider de le publier, car il raconte une partie de ma vie qui m'a faite beaucoup souffrir. 
J'hésitais à raconter cet épisode de ma vie, car au final, mon blog est plutôt positif... alors que ce qui va suivre a failli coûté la vie à Minibus.

Voilà cette histoire, que je vais essayer de résumer (il me faudrait un blog entier pour raconter tous les détails !)

Je situe les faits : mon tout premier vrai contrat en tant qu'assistante maternelle avait commencé depuis presque 1 an. L'enfant que j'accueillais (on va la surnommer Sophie, un faux prénom pour préserver son anonymat) et moi-même étions attachées l'une à l'autre, sa mère (=mon parent employeur) était assez sympa... bref, tout allait bien.

... et là, PAF ! J'apprend que je suis enceinte ! Une grande joie, bien sûr, mais aussi de l'appréhension quant à la réaction de ma la maman de Sophie. !
La grossesse se passe mal : ma gynécologue a voulu m'arrêter dés le début, mais je souhaitais continuer, pour ne pas mettre mon employeur dans l'embarras.

Au bout de quelques semaines, j'annonce donc ma grossesse à la maman de Sophie : son comportement est "neutre" lors de cette annonce (pas de félicitation... pas de cris...), mais l'ambiance se refroidit alors légèrement.
Je lui donne les coordonnées de plusieurs collègues assmats bienveillantes, qui pourront prendre le relais pendant mon congé maternité : elle ne me remercie pas, et je ne sais pas ce qu'elle fait de ma liste de noms.

A 6 mois de grossesse, ma gynécologue est très inquiète et insiste vraiment pour me mettre en congé pathologique. Le lendemain, je me prépare à annoncer cela à mon employeur.
... sauf que lorsqu'elle vient récupérer Sophie, elle amène une de ses amies (pour m'intimider? je ne l'ai jamais su). Avant que je puisse parler, elle m'annonce : "il va falloir qu'on trouve un arrangement qui nous convienne à toutes les deux... Et cet arrangement, c'est que vous démissionniez".
[plus tard, je comprendrai qu'elle ne veut simplement pas me payer
les indemnités de congés payés qu'une salariée accumule pendant son congé maternité]. 
Je n'accepte pas (de manière polie, bien sûr).

C'est ainsi que la dégringolade commence. Comme j'ai plein de contractions, ma gynécologue me met en congé pathologique dés le soir-même.
Mon employeur se met en colère.

Durant les mois qui ont suivis, elle m'enverra des dizaines de mails, m'appellera parfois le soir à 23h, viendra chez moi à l'improviste, en tambourinant aux portes et aux fenêtres, jusqu'à terrifier Ptiloup (mais pas assez longtemps pour que la police ne puisse intervenir), me fera du chantage, m’injuriera ('les hormones de grossesse, ça vous rend dingue, ma pauvre !"), me menacera... tout en me disant que c'est moi qui n'y met pas du mien, que je ne suis pas gentille : que si j'acceptais de démissionner, tout serait plus facile.
Elle n'a pas signé les papiers qui m'auraient permis de toucher les indemnités journalières de la CPAM en cas de congé pathologique.
Elle refusait de me payer plusieurs centaines d'euros qu'elle me devait.

Lorsque je relis ses mails, je constate à quel point j'ai été manipulée : les manœuvres de culpabilisation étaient très bien tournées !
J'en suis venue à me dire que tout cela était de ma faute : mauvaise employée car j'étais incapable d'aider mon employeur (et dans l'incapacité d'accueillir Sophie), mauvaise mère car "par ma faute", Ptiloup avait peur à chaque fois qu'il entendait quelqu'un marcher près des fenêtres (cette peur ne s'est calmée que lorsque nous avons déménagé), mauvaise épouse car je pleurais tous les soirs... et surtout, vu toutes les contractions que je ressentais, je me trouvais une ignoble-future-maman, car je n'arrivais pas à calmer mes émotions.

A cette époque, je ne dormais plus, ne mangeais plus, tremblais et contractais. Je ne pensais plus du tout à mon futur bébé, à ma maternité : juste à mon angoisse.
Je passais la plus grande partie de mes journées avec les volets croisés, par peur de voir la maman de Sophie. Mon téléphone sur silencieux parce que la sonnerie me faisais paniquer. Mon interphone décroché pour ne pas l'entendre.
Ma famille et mes proches insistant, j'ai déposée une main courante pour harcèlement, ce qui a un peu calmé mon employeur.

Au final, j'ai été hospitalisée en fin de grossesse, car les médecins s’inquiétaient (entre autre, ma tension était trop basse et mon moral flanchais sérieusement : j'étais tombée dans une dépression).

Minibus est née, petit bébé criant toute la colère que je ne m'étais pas autorisée à exprimer.

La maman de Sophie m'a laissée tranquille pendant 2 mois après mon accouchement. J'ai pu un peu me reconstruire, moins penser à elle, faire connaissance avec Minibus, et...  rencontrer une nouvelle famille qui souhaitaient que je garde leur enfant dés la fin de mon congé maternité.
Youpi ! J'ai pu poser ma lettre de démission...

Une semaine avant la fin du contrat, la maman de Sophie a recommencé, à nouveau, à m'envoyer des messages : chantage, manipulation... tout pour ne pas me payer l'argent qu'elle me devait.
Les angoisses ont recommencées, mais la situation s'est rapidement réglée, car je ne rentrais plus dans son jeu d'intimidation.

Heureusement pour moi, cette histoire termine bien !Mon ancienne parent-employeur m'a finalement tout payé  ce qu'elle me devait, et donné mes papiers de fin de contrat.

Et surtout, après une période de méfiance envers mes nouveaux employeurs (sans leur montrer, bien évidement), mon nouveau contrat  m'a permis de me reconstruire !
J'ai pu enfin savourer une vie professionnelle normale... voire fabuleuse !
Petites attentions adorables,  compliments valorisants, communication sincère et bienveillante, etc. J'ai pu enfin retrouver confiance en moi, me sentir rassurée, et ainsi me donner à fond dans mon travail.

Je vous raconte tout cela car peut-être que vous aussi avez souffert d'une situation semblable.
Tout le monde, je dis bien TOUT LE MONDE peut tôt ou tard être manipulé, harcelé...
N'hésitez pas à en parler !

 Et n'hésitez pas à partager cet article : qui sait... peut-être que cela pourra aider une personne de votre entourage !

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